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Réponse du SIMC face à l’attaque de la Chambre de commerce maritime contre les travailleurs

Le Syndicat international des marins canadiens (SIMC) est consterné par la récente lettre de la Chambre de commerce maritime (CCM), qui soutient sans vergogne la remise en cause des droits fondamentaux des travailleurs sous prétexte de protéger la soi-disant « intégrité de la chaîne d’approvisionnement ». Le contenu de cette lettre est un exemple flagrant de la mentalité de la CCM, qui privilégie le profit, et expose son programme anti-travailleurs et anti-démocratique sous son vrai jour, c’est-à-dire, comme une campagne qui vise à faire taire les travailleurs et à les priver des droits qu’ils ont durement gagnés.

Dans cette lettre, le président de la CCM, Bruce Burrows, ainsi que d’autres dirigeants d’associations professionnelles, dénoncent les « conséquences des arrêts de travail » dans des secteurs critiques tels que le transport maritime, ferroviaire et aérien. Plutôt que d’encourager les entreprises à s’engager dans des négociations équitables, à offrir des compensations justes et à proposer des ententes qui reflètent l’augmentation du coût de la vie, le CCM appelle à priver les travailleurs de leur droit fondamental de grève. Cette attaque contre les droits des travailleurs est non seulement sans fondement moral, mais elle va à l’encontre de la Charte canadienne des droits et libertés, qui garantit le droit de grève à l’article 2(d).

Entendons-nous bien : le droit de grève est un principe qui ne doit pas être écarté dès que les entreprises le jugent rentable. Il s’agit d’une pierre angulaire de la démocratie et du pouvoir des travailleurs, un outil essentiel qui permet aux travailleurs de faire entendre leur voix lorsqu’ils négocient des salaires équitables, des conditions de travail sûres et la dignité sur le lieu de travail. Le fait de laisser entendre que ces droits devraient être abolis pour préserver les profits des entreprises est aussi scandaleux que dangereux. Les dirigeants de la CCM semblent oublier que sans ces travailleurs – sans les marins, les débardeurs et les travailleurs des transports – la chaîne d’approvisionnement n’existe pas. Leur cupidité se manifeste au grand jour, alors qu’ils tentent de prendre pour bouc émissaire les personnes mêmes qui génèrent la valeur dont ils jouissent si librement.

Si le CCM se souciait vraiment de la santé de l’économie canadienne, elle plaiderait en faveur d’un traitement équitable des travailleurs par ses organisations membres, au lieu de chercher à leur retirer leurs droits. Elle ferait pression pour obtenir des salaires décents et de meilleures conditions de travail pour les personnes qui font fonctionner nos ports, nos navires et nos chemins de fer. Au lieu de cela, la CCM a doublé ses efforts en vue de diviser les travailleurs et de protéger les profits à n’importe quel prix.

À la CCM, nous disons ceci : les travailleurs ne sont pas le problème; c’est plutôt le refus de vos membres de négocier en toute bonne foi qui l’est. Il faut cesser d’opposer les droits des travailleurs aux profits des entreprises. Nous demandons au gouvernement et aux décideurs de rejeter cette attaque à peine voilée contre les travailleurs et de s’engager fermement à faire respecter les droits inscrits dans nos lois et nos valeurs. Le SIMC, ainsi que d’autres syndicats à travers le pays, ne resteront pas les bras croisés alors que les droits de nos membres sont bafoués. La force de notre chaîne d’approvisionnement ne repose pas sur les profits, mais sur les mains des travailleurs, et nous ne permettrons pas que ces mains soient entravées.

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